Selon la cartographie des risques et des marchés dressée chaque année par l’AMF, le risque de correction des marchés demeure la principale menace en Europe et aux Etats-Unis, avec des actifs financiers encore souvent survalorisés.
Autre danger signalé par l’AMF : le risque d’insolvabilité des acteurs endettés. L’autorité vise notamment la finance à effet de levier qui s’appuie sur des sous-jacents de moindre qualité. Les obligations spéculatives (High Yield) et les obligations structurées adossées à des emprunts sont plébiscitées, or elles exposent les investisseurs à des risques accrus. De même, la recherche de rendement a poussé les investisseurs vers des fonds de financement privé ou des fonds immobiliers, pour lesquels l’Autorité des marchés appelle à la prudence. L’AMF constate, par ailleurs, des difficultés à atteindre certains objectifs initiaux de MIF 2, comme le rapatriement des volumes négociés de gré à gré vers des plates-formes soumises aux obligations de transparence pré-négociation sur les ordres à l’achat et à la vente, par exemple. De nouvelles vulnérabilités sont également identifiées : fragmentation des marchés, difficulté à faire émerger une réelle entité de contrôle au niveau européen pour les chambres de compensation… Et le Brexit rajoute aux incertitudes. A long terme, le manque de coopération politique internationale pourrait aboutir à une concurrence réglementaire et à des difficultés de supervision. L’AMF déplore enfin les effets indésirables des politiques monétaires ultra-accommodantes que s’efforcent de contenir les politiques macro-prudentielles (excès d’endettement, exubérance des prix d’actifs…).