Finance durable : peut mieux faire !

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De la théorie à la pratique, il y a parfois un monde. C’est le cas en matière de finance durable ou responsable. En témoigne la campagne de visites mystère réalisée par l’Autorité des marchés financiers (AMF) entre septembre 2023 et mars 2024 auprès de conseillers des établissements bancaires, qui fait le constat d’un recueil encore parcellaire des préférences de durabilité des clients.
Dans le cadre de cette campagne, 182 visites mystère ont été réalisées dans douze grandes banques de réseau. Deux profils d’épargnants se sont présentés en agences bancaires : un profil potentiellement intéressé par la réalisation d’un investissement durable, ainsi qu’un profil exprimant spontanément son désir d’investir de façon durable. Dans les deux cas, le visiteur mystère disposait d’une épargne financière dont le montant était compris entre 60 000 et 105 000 euros, était à la recherche d’un conseil en investissement et prêt à prendre des risques pour valoriser son capital dans les dix ans à venir en choisissant un placement durable.

Vers une simplification ?
L’assurance-vie n’est pas épargnée par la critique. C’est pourquoi dans leur rapport commun 2023, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) et l’AMF se disent favorables à une simplification des informations fournies aux clients sur les produits durables à l’occasion de la révision du règlement SFDR. Le but ? Améliorer leur compréhension par les épargnants et favoriser leur commercialisation. En 2023, l’ACPR a aussi eu des échanges nourris avec la profession (assureurs, sociétés de gestion) sur le rapport qualité-prix (value for money) des UC référencées dans les assurances-vie et les PER.

Manque de visibilité
Le chemin sera long, tant les études d’opinion successives montrent la difficulté pour les épargnants de se repérer sur les produits dits finance durable. Illustration : la 4e édition du Baromètre de l’épargne responsable La Banque postale-Cashbee publiée fin juin souligne « un réel besoin d’éducation financière et de pédagogie sur les impacts des labels ISR pour convaincre les investisseurs ». Si la notoriété des fonds ISR progresse chaque année, elle reste minoritaire, avec seulement « 38 % de connaissance qualifiée au sein de la population ». Le baromètre ajoute qu’une « majorité de Français considère la thématique de placement ISR encore trop opaque et floue, notamment sur le rendement et l’impact réel de ces placements, avec une remise en question persistante de leur preuve d’efficacité environnementale ou sociétale ». En écho, le rapport de l’ONG Reclaim Finance fustige le secteur de l’assurance-vie pour son rôle néfaste en matière d’impact climatique : « les engagements climatiques des assureurs-vie pour lutter contre l’expansion fossile sont loin d’être suffisants, et ne s’appliquent que très rarement à leur offre en UC, un support de plus en plus populaire. Résultat : sur plus de 8 000 UC analysées, 63 % contiennent au moins une entreprise qui développe des projets d’énergies fossiles. »

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