Fondée en 2015, Elevation Capital Partners est la société de gestion en Private Equity du groupe Inter Invest, pour accompagner les entrepreneurs dans leur développement et investir dans des sociétés ou des fonds de capital-investissement pour le compte de ses clients. La structure élargit encore son offre avec de nouvelles solutions de Private Equity. Entretien avec Benjamin Cohen, cofondateur, et Julien Godard, Senior Partner.
Investissement Conseils : Pourriez-vous nous présenter votre structure ?
Benjamin Cohen : Elevation Capital Partners est la structure de gestion du groupe Inter Invest dédiée aux actifs non cotés. Nous opérons sur trois verticales :
- le Private Equity en direct, avec des stratégies Growth (capital-développement et capital-croissance) et thématiques (immobilier, outre-mer et alimentation) ;
- les fonds de fonds de capital-investissement ;
- et une nouvelle offre « actifs réels » que nous sommes en train de développer pour proposer des solutions d’investissement en immobilier.
Grâce à une collecte de 150 millions d’euros l’an passé, en hausse de 53 % par rapport à l’année précédente, nous avons dépassé les 500 millions d’euros d’encours. Malgré la hausse des taux en 2023, nous avons donc réussi à tenir le cap sur notre activité. Nous sommes une équipe de vingt personnes dédiées à l’investissement et nous nous appuyons également sur les fonctions supports de groupe Inter Invest.
Julien Godard : Nous avons vocation à être une plate-forme d’investissement large, qui sert les besoins d’investisseurs aussi bien de façon généraliste que thématique. Nous comptons poursuivre l’élargissement de notre gamme au fil des années, car nous observons une forte appétence de la part des investisseurs particuliers pour les actifs non cotés.
Pouvez-vous revenir sur l’opportunité de créer une nouvelle verticale « actifs réels » ?
B.C. : Nous travaillons activement au développement de solutions d’investissement en immobilier pour accompagner les investisseurs professionnels et particuliers souhaitant diversifier leurs portefeuilles sur cette classe d’actifs. Nous estimons, en effet, que l’ajustement des marchés qui s’est opéré tout au long de l’année 2023 est source d’opportunités d’acquisitions pour des fonds en création, notamment en immobilier tertiaire, sur des stratégies d’investissement innovantes répondant aux objectifs patrimoniaux de nos différents investisseurs.
Cette offre à venir vient donc en complément de votre gamme actuelle de fonds de Private Equity immobilier ?
B.C. : Tout à fait. S’agissant de cette activité plus ancienne, nous finançons des opérations en capital et/ou en dette, aussi bien des actifs directement ou des structures qui exploitent un actif immobilier.
Ici, nous proposons une gamme complète de fonds, à la fois réservés aux investisseurs professionnels (FPCI) ou accessibles au grand public (FCPR). Nous proposons notamment un fonds éligible au régime de l’apport-cession, le FPCI Elevation Immo Remploi, ainsi que le FCPR Immo Vie, un fonds evergreen qui est en cours de référencement sur différents contrats d’assurance-vie.
Jusqu’en 2022, nous avions beaucoup soutenu des opérations de promotion immobilière, lesquelles ont bien résisté malgré la hausse des taux. Désormais, nous orientons davantage nos investissements sur des secteurs plus porteurs, comme l’hôtellerie premium, mais aussi d’entrée de gamme qui surfe sur la vague des événements sportifs, et aussi les nouveaux usages.
Un mot sur vos stratégies de Private Equity ?
J. G. : Comme l’a souligné Benjamin Cohen, nous proposons à notre clientèle privée un accès exclusif à une gamme diversifiée de fonds, allant du FPCI ou FCPR aux FIP, pour répondre à leurs profils et objectifs d’investissement.
Notre stratégie Growth vise des investissements dans des sociétés en croissance réalisant entre un et cent millions d’euros de chiffre d’affaires, innovantes et rentables, via des prises de participations minoritaires seul ou en co-investissement. Nous visons principalement des sociétés opérant dans les domaines de la santé, du digital et du Green Business, et nous les accompagnons dans leur croissance organique (internationalisation de leur activité ou développement commercial) et/ou externe.
Nous avons aussi des fonds thématiques qui ciblent des investissements via un prisme sectoriel (immobilier, Food & Beverage) ou géographique (outre-mer).
Par ailleurs, nous en sommes à notre troisième FPCI éligible au dispositif d’apport-cession (150–0 B ter).
Notre stratégie fonds de fonds nous permet d’investir dans un portefeuille diversifié de fonds primaires et secondaires internationaux.
Justement, en parlant de fonds de fonds, après le succès du FPCI Elevation Miriad, vous avez récemment lancé le FPCI Elevation Miriad II…
J. G. : Nous avions lancé Elevation Miriad en juin 2022, dont la collecte s’est arrêtée en fin d’année dernière, à 120 millions d’euros. Ce fonds investit dans d’autres fonds, à la fois sur des stratégies primaires (en majorité), mais aussi en secondaire, en Europe et en Amérique du Nord. Plus de la moitié du fonds est aujourd’hui investie avec une performance brute de + 18 %. Sur les dix-neuf fonds sélectionnés, trois ont déjà connu des événements de liquidité qui ont donc permis de réaliser des distributions après seulement deux années d’existence. Lancé en décembre dernier et ouvert aux souscriptions pendant dix-huit mois, soit jusqu’en mai 2025, le FPCI Elevation Miriad II aura donc une stratégie similaire (du capital-développement au capital-transmission, avec ou sans effet de levier), à quelques nuances près pour s’adapter au contexte actuel :
- les fonds visés seront de plus petite taille, ils couvriront des zones géographiques plus larges (notamment l’Allemagne, l’Espagne et les pays nordiques) ;
- et une poche de co-investissement d’environ 10 % viendra dynamiser la performance.
Il sera également accessible à partir de 100 000 euros, avec des versements programmés en quatre fois : 25 % à la souscription puis par tranche de 25 % le 2 janvier de chacune des trois années suivantes.
Par ailleurs, pour compléter notre offre, nous avons également lancé un fonds de fonds secondaire en mars dernier, le FPCI Elevation Secondary. Ce type de stratégie plus financière permet d’avoir une rotation du capital plus rapide. Il s’agit également de bénéficier de la conjoncture actuelle, plus favorable aux acquéreurs, même si ce marché du secondaire manque actuellement de capitaux.
Néanmoins, il s’organise avec des fonds de plus en plus spécialisés : élément dont nous souhaitons tirer parti en combinant des investissements dans dix à quinze fonds. Nous comptons collecter 50 millions d’euros et nous avons un objectif de TRI cible supérieur à 10 %. Enfin, nous proposons aussi le fonds Miriad Vie, un FCPR evergreen en architecture ouverte qui est, lui aussi, en cours de référencement chez différents assureurs.
Quels sont vos objectifs de développement à court et moyen terme ?
B.C. : D’ici trois ans, notre objectif est d’atteindre le milliard d’euros d’actifs sous gestion, et nous comptons collecter entre 200 et 250 millions d’euros cette année.