Orientés sur le marché américain

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Depuis quelque temps, Neuberger Berman propose à la clientèle des CGP et family offices une offre de Private Equity en co-investissement et secondaire. Entretien avec Charles Soullard, son Managing Director et directeur commercial France.

Orientés sur le marché américainInvestissement Conseils : Pourriez-vous nous présenter votre société ?
Charles Soullard : Neuberger Berman est une société de gestion d’origine américaine qui appartient à 100 % à ses salariés:sur les deux mille huit cent, sept-cent-cinquante d’entre eux sont actionnaires. La société compte plus de 460 milliards d’euros d’encours. Nous sommes l’un des rares gérants mondiaux à opérer sur trois classes d’actifs depuis de nombreuses années:l’obligataire, les actions, et le non-coté du Private Equity à la dette privée. Nous sommes présents en Europe, notamment à Londres où nous avons un centre de gestion, mais aussi à Paris où nous avons ouvert un bureau il y a dix ans, ainsi que dans d’autres pays européens pour bien comprendre les besoins locaux et pouvoir y répondre. Le bureau de Paris compte une dizaine de personnes, notamment une équipe de gérants obligataires en euro qui nous a rejoints en 2018 (ex-BNPP). Sur le marché français, nous sommes davantage orientés vers les institutionnels, mais notre croissance est forte auprès de la gestion privée depuis quelques années, notamment auprès de grands réseaux bancaires, mais aussi les CGP.

Que proposez-vous aux clients français ?
S’il existe en France des gérants de qualité, notre offre répond à un besoin de diversification géographique, notamment pour exposer les patrimoines des clients privés au marché américain, là où la croissance est forte et où les opportunités en non-coté sont nombreuses. Si nous avons une activité de dette privée aux Etats-Unis, elle est difficilement accessible en gestion privée, pour l’instant en France. Nous ne distribuons que des stratégies pures (pas de fonds mixte) de co-investissement et de secondaire. Il s’agit d’opérations que nous proposions déjà à des institutionnels depuis les années 2000. En 2021, nous avons lancé notre premier Eltif à appel de fonds unique. Nous avons depuis travaillé en partenariat de distribution avec des banques privées, comme UBS ou avec le CCF et un autre grand réseau bancaire français, des multi-family offices et des grands réseaux, comme le groupe Crystal. Puis, nous avons innové en créant un fonds de Private Equity Evergreen semi-liquide en co-investissement principalement, avec un seul appel de fonds. Quatre fonds ont ainsi été créés (accessibles entre 10 000 et 25 000 euros) investis rapidement sur trente à quarante lignes pour les Eltif et bien plus pour le semi-liquide, le tout avec une vraie diversification (deux tiers aux Etats-Unis et un tiers en Europe).

Quels fonds proposez-vous ?
Nous disposons notamment du fonds NB Direct Private Equity Fund 2024 (article 8 SFDR) ouvert aux souscriptions jusqu’en décembre 2024 et accessible à partir de 25 000 euros, qui vise à offrir une large diversification avec plus de trente positions à travers des co-investissements directs aux USA et en Europe, toujours aux côtés des plus grands gérants mondiaux. Nous proposons aussi NB Global Private Equity Access Fund qui offre une exposition directe aux sociétés non cotées dans une structure semi-liquide Evergreen, axée sur les co-investissements avec une allocation minoritaire aux investissements secondaires. Il offre une souscription simple, d’un montant minimum de 10 000 euros, et un processus de désinvestissement flexible, avec des opportunités d’investissement et de retrait sur une base mensuelle.

Pourriez-vous proposer d’autres fonds Evergreen ?
Toutes les stratégies des marchés privés ne s’y prêtent pas. Le co-investissement est propice à ce type de format car, comme nous recevons de nombreuses opportunités d’investissements (plus de onze par semaine en moyenne en 2023) et que les flux de transaction sont très importants dans ce domaine, nous sommes en mesure d’investir de façon rapide mais sélective.

Quels secteurs ou thématiques privilégiez-vous ?
Nous privilégions les entreprises au business model récurrent et offrant de la visibilité, ce qui nous a conduits à nous orienter vers des entreprises opérant dans des domaines comme les softwares, la santé, la distribution ou encore le traitement des eaux. D’un point de vue géographique, les deux tiers de nos opérations sont issus des Etats-Unis et ensuite principalement l’Europe. S’agissant de la taille des entreprises, nous privilégions les mid et large caps, avec plusieurs centaines de millions d’euros investis via plusieurs fonds sur une opération en moyenne.