Continuer à fédérer ses adhérents

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Avec la mise en place de la réforme du courtage, La Compagnie des CGP a vu son nombre d’adhérents croître de manière exponentielle. Mais Philippe Feuille, son président depuis 2017, l’assure : la dimension humaine de l’association professionnelle demeure. Entretien.

Continuer à fédérer ses adhérentsInvestissement Conseils : Où en est votre association dans son développement ?
Philippe Feuille : La Compagnie des CGP compte désormais, au travers de ses différentes associations, quatre mille adhérents, en majorité des IAS et des IOBSP en raison de la réforme du courtage. Néanmoins, ces derniers mois nous enregistrons de nombreuses demandes d’adhésion pour le statut de CIF, preuve qu’il attire toujours, aussi bien des jeunes que des salariés qui souhaitent exercer selon leurs convictions. Nos effectifs ont donc progressé rapidement ces derniers mois. Nous renforçons notre proximité sur le terrain par la mise en place d’ambassadeurs en région qui ont un rôle de relais entre nos associations et les adhérents. Ceci, toujours dans la même volonté des élus et de notre équipe de permanents de fédérer dans un esprit d’accompagnement et d’écoute en restant attentifs aux demandes de nos adhérents.

Cette hausse des adhérents ne dénature-t-elle pas le côté patrimonial de la Compagnie ?
Bien au contraire, c’est un enrichissement qui va permettre à nos adhérents de développer la diversification de leurs activités. En effet, dans tous les cas, nous avons tous à apprendre les uns des autres et à mieux nous connaître en favorisant l’interprofessionnalité.

Sur le plan réglementaire, quels sont vos travaux actuels ?
Nous maintenons notre vigilance de façon permanente sur la réglementation, notamment pour la mise à jour des documents que nous mettons à disposition de nos adhérents. Nos travaux se situent à plusieurs niveaux. Côté formation, nous avons mis l’accent, cette année, sur la gouvernance produits et les marchés cible, et sur la mise en place de modules sur mesure à la demande d’adhérents de nos associations. Côté pratique, nous mettons en place, pour 2025, à la disposition de nos adhérents CIF un accompagnement personnalisé pour la rédaction du FRA CIF.

Quel regard portez-vous sur la consolidation actuelle du marché ?
Comme dans beaucoup de secteurs d’activité, ce mouvement se comprend. Cependant, les professionnels du patrimoine ont créé leur cabinet pour accompagner leurs clients en toute indépendance. On fait face à deux types de consolidation : le regroupement pour une mutualisation des moyens, qui est totalement différent de celui généré par l’absorption de cabinets. Ces regroupements de cabinets ont tendance à générer un certain manque de flexibilité et une lourdeur administrative que l’on retrouve dans tout grand groupe.

L’indépendance des CGP est-elle menacée ?
Pour que cette indépendance ne soit pas menacée, il est nécessaire qu’un équilibre soit trouvé entre plusieurs acteurs qui sont les autorités, les associations de consommation, le client et le conseiller. Entre en jeu le facteur de la rémunération du travail, qui ne s’arrête pas à la souscription d’un produit. Le suivi et la pérennité dans la relation doivent être compensés par une rémunération suffisante pour en préserver la qualité. Pour une relation saine, il est indispensable qu’il y ait un juste équilibre entre le temps passé et la rémunération du professionnel. Par ailleurs, les cabinets doivent avoir conscience qu’il leur faut veiller à conserver un équilibre dans leurs portefeuilles, comme dans toute structure. En effet, les « gros » clients ne doivent pas pouvoir mettre en péril le cabinet s’ils décident de changer de conseiller. La concentration du marché sur les fournisseurs d’outils pèse aussi sur l’indépendance des CGP.

Le marché est aussi agité par des problèmes de liquidité sur le marché de la pierre-papier…
Les SCPI ont fortement collecté ces dernières années pour plusieurs raisons : les taux d’intérêt étaient bas, la demande était forte dans plusieurs domaines (immobilier de bureau, de commerce). Aujourd’hui, on fait face à une situation post-Covid qui a fortement fait baisser la demande, les taux sont partis à la hausse, il n’y a plus de carotte fiscale et nous sommes dans un cycle long qui mettra un certain temps à retrouver une stabilité. Il va y avoir une opportunité pour ceux qui ont des liquidités pour se positionner sur le marché de l’immobilier.

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