Une plate-forme dédiée aux actifs privés

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Depuis avril 2018, Oddo BHF Asset Management propose une offre d’actifs privés à la clientèle d’investisseurs particuliers. Présentation de cette activité en compagnie de Jérôme Marie, Managing Director, Private Equity et d’Alexandre Siclet, relations investisseurs distributeurs, Private Assets.

Une plate forme dédiéeInvestissement Conseils : Pourriez-vous nous présenter votre activité dédiée aux actifs non cotés ?
Jérôme Marie : Cette activité a démarré il y a plus de six ans, à la suite du rachat de la société ACG Capital par le groupe Oddo BHF. Historiquement, les équipes d’investissements opéraient pour le compte d’investisseurs institutionnels, notamment via la gestion de mandats dédiés pour plusieurs assureurs français. A la suite de cette intégration réussie, notre ambition a été de rendre accessible cette nouvelle classe d’actifs aux différents canaux de distribution du groupe : banque privée, conseillers en gestion de patrimoine et distributeurs externes.
Alexandre Siclet : Dès lors, nous avons rapidement lancé des FCPR accessibles dès 1 000 euros au travers de l’enveloppe assurance-vie française. Ces fonds permettent aux investisseurs privés d’accéder à des solutions d’investissement qui s’inspirent de celles des investisseurs institutionnels dans un format de fonds adapté aux besoins des investisseurs particuliers et des assureurs.
Pour accompagner cette démarche commerciale, nous avons mené un important travail de pédagogie auprès de nos distributeurs afin de les aider à mieux comprendre cette classe d’actifs encore trop méconnue. Nous nous sommes également dotés des outils nécessaires pour faciliter les processus de souscription, avec une plate-forme digitale développée en interne, ainsi que le suivi des investissements grâce à des reportings réguliers adaptés à la clientèle de particuliers.
Progressivement, les montants levés auprès des particuliers ont progressé chaque année, pour atteindre aujourd’hui plus de 500 millions d’euros. Au total, nous avons déjà levé plus de 4 milliards d’euros d’actifs privés sur différentes expertises.

Sur quelles expertises en actifs privés opérez-vous ?
J. M. : L’investissement en secondaire est notre expertise historique, que ce soit dans le cadre d’opérations de LP-Interest (rachat d’actifs ou de parts d’un fonds directement auprès d’un investisseur souhaitant réaliser des cessions dans le cadre de la gestion active de son portefeuille, nldr) ou de GP-Led (fonds de continuation créés par un gérant souhaitant conserver certains actifs de qualité ou ayant de belles perspectives de croissance, ndlr) qui sont de plus en plus nombreuses, en Europe et aux Etats-Unis. Nous adressons tous les types de transactions secondaires dans le monde, avec un accent particulier sur les actifs de moyenne et grande capitalisation.
Selon notre analyse, le secondaire est bien adapté à la clientèle privée souhaitant faire ses premiers pas dans les actifs non cotés. En effet, il peut permettre d’accéder à un portefeuille potentiellement diversifié dans plusieurs centaines de sociétés, avec un déploiement potentiellement accéléré. En plus d’avoir pour objectif de raccourcir la période de retour sur investissement, le secondaire cherche à investir sur des actifs de grande qualité, le plus souvent avec une possible décote négociée dans le cadre des transactions avec les vendeurs. Tous ces éléments permettent ainsi d’obtenir probable-ment le meilleur couple rendement-risque, toutes expertises de Private Equity confondues.
Depuis 2018, notre plate-forme de Private Assets s’est progressivement élargie grâce à l’intégration de nouvelles expertises. Aujourd’hui, pour chacune de nos cinq verticales, nous proposons des solutions adaptées aux besoins des investisseurs :
- l’investissement en secondaire ;
- l’investissement sur la thématique environnementale ;
- l’investissement sur la thématique de la technologie ;
- la dette privée sur des entreprises allemandes du Mittelstand, activité liée au rapprochement avec BHF Bank et qui s’adresse principalement à nos clients d’outre-Rhin (dettes senior et unitranche) ;
- l’investissement en direct sur des PME françaises et européennes.
Il convient de rappeler qu’il ne peut y avoir aucune garantie concernant les opportunités d’investissement disponibles. De plus, l’investisseur est principalement exposé aux risques suivants : risque de perte en capital, risque de durabilité, risque de gestion discrétionnaire, risque de liquidité associé aux fonds sous-jacents, risque associé à l’évaluation des entreprises non cotées, risque associé au marché des entreprises non cotées, risque associé au niveau des coûts.

Quels sont les fonds que vous commercialisez actuellement auprès des investisseurs privés ?
A. S. : Pour adresser un public encore plus large, à partir de 1 000 euros, nous distribuons actuellement deux solutions. Il s’agit tout d’abord du FCPR Oddo BHF European Secondary qui est le fruit de notre expertise secondaire historique. Et parallèlement, nous proposons aussi le FCPR Oddo BHF Invest for Tomorrow, notre fonds qui a pour objectif de financer des solutions pour répondre aux enjeux de demain.
Parmi nos initiatives sur le marché des investisseurs privés, nous avons d’ailleurs récemment décliné cette stratégie au format Eltif 2.0, avec le lancement d’Oddo BHF Commit for Tomorrow ELTIF pour qu’elle soit distribuée plus largement à l’échelle européenne.
Ces solutions sont disponibles via des contrats d’assurance-vie française distribués par nos réseaux internes, ainsi que ceux des principaux acteurs français, tels que Suravenir, Generali ou encore Axa.

Les fonds « Evergreen » sont-ils l’avenir du non-coté pour les particuliers ?
A. S. : Effectivement, pour répondre à une très forte demande de nos réseaux, nous travaillons à lancer une solution Evergreen. Il est évident que ce format de fonds va prendre de plus en plus de place, mais les deux formules devraient co-exister. Selon nous, les fonds Evergreen facilitent l’acte d’investissement et favorisent une détention sur le long terme, dans les cadres parfaitement adaptés de l’assurance-vie et de l’épargne-retraite. De leur côté, les fonds millésimés permettent de saisir des timings de marché, des opportunités d’investissement et s’adaptent bien aux attentes et objectifs des clients haut de gamme.
J. M. : Les fonds Evergreen devraient participer à la démocratisation du non-coté, qui passe inéluctablement par l’assurance-vie. En effet, en 2022, selon les données de France Invest, sur les 23 milliards d’euros levés, seulement 500 millions d’euros provenaient de l’assurance-vie, alors qu’en parallèle 26 % des capitaux levés provenaient de personnes privées.
La loi Industrie verte va donner un nouveau coup de boost à la démocratisation du non-coté. Le montant des capitaux fléchés devrait être toujours important en réponse à la volonté des épargnants de donner du sens à leur épargne en investissant dans l’économie réelle, tout en diversifiant leur patrimoine. Attention néanmoins à ce que les volumes collectés restent cohérents avec la capacité des gérants à investir des montants plus importants, sans pour autant dégrader leurs critères d’investissement, ce qui risquerait in fine de nuire aux intérêts des investisseurs. Nous considérons que les acteurs globaux et disposant de capacités de sourcing importantes, comme Oddo BHF, seront les mieux armés pour continuer d’investir dans de bonnes conditions.