Selon les données du ministère de l’Economie, le PER avait franchi, fin 2023, la barre des 10 millions de titulaires et 100 milliards d’euros (102,8 milliards précisément).
Des niveaux obtenus par la compilation des données de différentes fédérations professionnelles, dont France assureurs, qui témoignent d’un « véritable succès » selon les mots de Bruno Le Maire. Attention au trompe-l’œil, toutefois. Ce marché de l’épargne-retraite est en effet très hétérogène. Côté encours, ce sont les produits individuels qui se taillent la part du lion, avec 59,9 milliards, soit près de 60 % du volume, alors qu’ils représentent seulement 37 % des souscriptions. « Le segment du PER individuela bénéficié d’importants transferts en provenant d’anciens contrats Perp, Madelin ou Préfon », note Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne. Inversement, on compte près des deux-tiers de détenteurs de PER dans les entreprises, mais avec des volumes gérés nettement plus faibles. Du reste, pour les PER collectifs, ceux souscrits à titre obligatoire (sortie en rente viagère) pèsent moins de la moitié des encours, avec 19,5 milliards, contre 23,4 milliards pour les PER à cotisations non obligatoires. Globalement, l’encours moyen d’un PER rapporté reste faible, avec 10 280 euros par plan, ce qui relativise le « succès » précité. Côté professionnels, une certitude:les assureurs ont pris la main sur ce marché, avec 75 % des encours, leur part de marché étant quasi-monopolistique sur les PER individuels et PER collectifs obligatoires.