L’AMF a rendu public le rapport du groupe de travail de Place créé en septembre 2022 pour analyser les difficultés rencontrées par certains épargnants dans l’usage de leur PEA bancaire, en particulier sur les délais de transfert. Les réclamations d’épargnants liées au PEA (5,2 millions de plans ouverts à fin 2022, pour un encours de plus de 100 milliards d’euros) étaient devenues le premier motif de saisine du médiateur de l’Autorité des marchés financiers en 2021. Une quinzaine de propositions sont avancées afin de remédier à ces dysfonctionnements opérationnels et à mieux informer les clients sur la procédure et les règles du PEA.
Elles s’articulent autour de grands axes d’amélioration : réduire les délais de transfert de PEA entre établissements, rendre moins complexes les processus de transfert, diminuer le temps pendant lequel un client ne peut réaliser d’arbitrage, et résoudre les problématiques liées à la détention de certains types de titres.
Les principales propositions visant à simplifier les processus de transfert de plans sont les suivantes :
- harmoniser les exigences administratives des établissements gestionnaires de PEA vis-à-vis des clients ;
- réduire les délais de réponse entre établissements en cas de dossier incomplet ;
- recourir de façon systématique au bordereau d’informations fiscales standardisé et améliorer sa transmission automatisée et sécurisée;-limiter la durée de blocage des arbitrages du client à compter de l’édition du bordereau fiscal, condition de la finalisation du transfert.Plusieurs préconisations s’attachent à renforcer l’information du client :
- fournir à tout client souhaitant transférer son PEA un document d’information pédagogique de Place expliquant les différentes étapes et les potentiels points de difficulté liés à son portefeuille ;
- l’informer explicitement des éventuelles restrictions de l’établissement d’accueil sur les titres éligibles ;
- notifier au client les différentes étapes et lui signaler les éventuelles démarches à accomplir ;
- avertir le client des facteurs de complexité propres à son plan (nantissement, titres non cotés, etc.);
- indiquer aux héritiers les conséquences fiscales et juridiques de la situation.
Par ailleurs, le groupe de travail a relevé des difficultés concernant les droits préférentiels de souscription (DPS) et propose une modification législative visant à les rendre éligibles au PEA. Une autre modification de la loi autoriserait un droit de rectification, strictement encadré dans le temps, en cas d’erreur d’exécution, du détenteur du plan ou de l’établissement, ayant conduit à la clôture involontaire du PEA. D’autres sujets ont été abordés, sans aboutir à un consensus, tels que les frais de garde sur les titres sans valeur de sociétés en liquidation judiciaire ou la question de l’éligibilité au PEA des titres détenus au nominatif pur, qui pourrait faire l’objet de réflexions ultérieures. Le rapport et ses propositions sont soumis à une consultation publique jusqu’au 5 juin prochain.
Améliorer le PEA
Outils
TAILLE DU TEXTE
- Font Size
- Default
- Mode de lecture