Une offre d’unités de compte élargie aux actifs réels

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Ces dernières années, Generali Investments a diversifié sa gamme de produits aux solutions non cotées et rendues liquides via l’assurance-vie, notamment sous l’impulsion de Mario Petrachi nommé directeur commercial France et Luxembourg il y a trois ans. Entretien.

Investissement Conseils : Vous avez intégré Generali Investments depuis trois ans désormais. Qu’avez-vous mis en place depuis votre arrivée ?

Mario PetrachiMario Petrachi : Je suis en charge de la distribution auprès des CGP de l’offre de Generali Investments, qui représente environ 600 milliards d’euros d’encours via un écosystème de sociétés de gestion. Ces actifs sont gérés aussi bien pour le compte du groupe que pour une clientèle d’épargnants et d’investisseurs institutionnels externes.

Notre écosystème se compose d’une dizaine de sociétés de gestion, disposant des meilleures expertises spécialisées, dont certains fonds « historiques »sont distribués auprès des CGP et d’autres que nous avons développés récemment ou ouverts à la distribution, en particulier dans l’univers du non-coté via les contrats d’assurance-vie de Generali France. Notons que si Sycomore AM a été acquis par le groupe – notamment car elle est pionnière dans le domaine de l’investissement socialement responsable –, la structure a conservé ses équipes de distribution sur le marché français, mais a étendu la commercialisation de ses expertises via le groupe, en particulier en Italie et en Allemagne.

Depuis mon arrivée, avec une équipe commerciale composée de trois personnes et épaulée de deux autres collaborateurs au siège, nous avons donné accès à la clientèle privée – via les contrats d’assurance-vie de Generali – à diverses unités de compte permettant de diversifier leurs portefeuilles. Il s’agit d’un fonds d’infrastructures non cotées, d’une SCI ou encore d’un fonds de Private Equity. En effet, et d’autant plus dans le contexte actuel, les investisseurs sont à la recherche de diversification via les actifs réels.

Pourriez-vous nous présenter votre solution investie en infrastructures ?

Parmi les sociétés de gestion du groupe se trouve Infranity, la première société de gestion à avoir intégré notre écosystème en 2008. Cette structure dédiée à l’investissement dans les infrastructures a connu un franc succès auprès des investisseurs institutionnels, avec l’obtention de quelques mandats prestigieux, notamment pour le compte d’un fonds souverain. Avec Infranity a été créé GF Infrastructures Durables (FR0013473667), un fonds d’infrastructures non cotées accessible via les contrats d’assurance-vie de Generali qui assure sa liquidité. Ce fonds est, pour notre équipe, le grand succès de l’année, avec une collecte qui a atteint les 400 millions d’euros pour une commercialisation qui a débuté lors du deuxième trimestre 2021 et un rendement qui s’élève à près de + 4 % depuis le début de l’année.

Notre objectif a été de concevoir un produit qui donne accès aux investisseurs privés à une classe d’actifs jusqu’ici réservée aux investisseurs institutionnels, car accessible pour des montants très élevés (plusieurs millions d’euros) et sur des maturités très longues (de sept à trente ans). Pour les épargnants, cette UC apporte une vraie diversification, alors que tous les marchés sont actuellement orientés à la baisse. La solution a prouvé sa résilience face à l’inflation, car elle se compose à 70 % de dette, essentiellement à taux variable (le solde étant du capital), qui a bénéficié de la hausse des taux car indexée sur l’Euribor. Les actifs en portefeuille sont des infrastructures dites essentielles et qui contribuent positivement aux ODD : le matériel ferroviaire, amené à remplacer le transport routier, les installations de traitement des eaux, les réseaux de chaleur, la fibre optique, etc. S’agissant d’un ELTIF, le minimum d’investissement est fixé à 10 000 euros, et peut représenter 10 % maximum du contrat, ou 100 000 euros et jusqu’à 50 % du contrat. Néanmoins, en raison d’une évolution de la réglementation en 2023, ces contraintes pourraient être allégées.

Qu’en est-il de GF Pierre ?

Il s’agit d’une très ancienne SCPI (FR0013528932) créée en 1929. Nous l’avons relancée, il y a trois ans désormais, car l’épargnant français reste très friand d’immobilier. Eligible à l’assurance-vie et gérée par Generali Real Estate (38 milliards d’euros d’encours), cette UC labellisée ISR depuis le début de l’année et accessible uniquement via les contrats de Generali Vie permet à l’épargnant d’accéder à de l’immobilier de qualité prime à des conditions tarifaires attractives. En effet, elle est historiquement investie dans de l’immobilier à Paris intra-muros, notamment dans le Triangle d’or, et elle se diversifie désormais sur d’autres métropoles européennes, comme Londres, Cologne, Francfort, par exemple, toujours sur des immeubles de prestige très bien localisés. Son rendement est robuste, au-dessus de 4 % depuis le début de l’année, après avoir délivré une performance de 4,62 % l’an passé.

Et s’agissant de votre solution de capitalinvestissement ?

Notre offre d’actifs réels a été renforcée par le référencement du fonds GF Lumyna Private Equity World Fund (FR0013504479) géré par Lumyna, une des boutiques de notre écosystème. Cette société de gestion est spécialisée sur la sélection de gérants alternatifs. Pour créer ce fonds, Lumyna a retenu Adam Street Partners, un des leaders mondiaux du Private Equity mondial qui gère plus de 44 milliards d’euros d’actifs. Il s’agit d’un FCPR très diversifié sur le plan géographique (US, Asie, Europe) et sectoriel, qui associe Private Equity et Private Debt. Cette stratégie investit dans des fonds sélectionnés avec rigueur et réalise quelques investissements en direct. Ici aussi, c’est l’assureur, Generali France, qui assure la liquidité du fonds. Après une année 2021 exceptionnelle en raison de la réalisation de belles opérations (+ 20,11 %, source : Quantalys, ndlr), le fonds affiche depuis début 2022 une performance supérieure à 6 %.

Quelles solutions plus « traditionnelles »proposez-vous à vos partenaires ?

Chez Generali Investments Partners, nous disposons de fonds plus traditionnels, comme le fonds de petites et moyennes capitalisations Generali France PME-ETI (FR0013523859), le fonds solidaire flexible GF Ambition Solidaire qui investit entre 5 et 10 % de son encours dans le fonds Generali Investissement à Impact (FR0007020201), GIS Euro Future Leaders (LU0300506572), GIS SRI Ageing Population (LU1234787460) sur la thématique du vieillissement de la population, ou encore le fonds investi sur les mégatendances, GF Europe Megatrends ISR (FR0010086652). Nous allons également commercialiser deux fonds d’Aperture Investors gérés par Anis Lahlou, son CIO actions européennes. Cette société de gestion créée par Peter Kraus, en partenariat avec Generali, se distingue par son modèle de rémunération. Le premier fonds est investi sur les grandes capitalisations européennes, Aperture Investors Sicav-European Innovation Fund (LU2077748122) et le second sur les petites capitalisations européennes, Aperture Investors Sicav-Small Cap Innovation Fund (LU2403399608). Tous deux sont axés sur la sélection de valeurs démontrant une grande capacité d’innovation, que ce soit en matière technologique, de gestion de la marque, de modèle économique ou encore de gestion de la relation client. Enfin, nous proposons également une solution diversifiée « disruptive », gérée par Plenisfer Investments, une société de gestion italienne, créée il y a un peu moins de trois ans, et qui cherche à délivrer 8 % de rendement, avec une volatilité réduite à 75 % de celle des marchés actions. Ce fonds, Plenisfer Investments Sicav-Destination Value Total Return (LU2185980054), investit sur toutes les classes d’actifs via cinq stratégies différenciées : les actions à forte croissance, l’association de stratégies alternatives, une poche destinée à assurer du rendement, une poche macro et une stratégie axée sur les situations spéciales. Les compagnies du groupe Generali ont d’ailleurs investi significativement sur cette stratégie.

Pourriez-vous lancer d’autres solutions prochainement ?

Un pôle de dette privée vient d’être lancé avec le recrutement de Sandrine Richard qui construit actuellement son équipe. Il est probable qu’à l’avenir nous proposions une solution destinée aux épargnants.

Nous pourrions également commercialiser le fonds Aperture Investors Sicav-Discover Equity Fund (LU2475550138) qui a été créé il y a quelques semaines. Il est investi sur les petites capitalisations américaines. Ce marché est attractif pour les gérants actifs, car moins efficient. Dès lors, l’équipe de gestion cherche à se positionner sur des titres dont elle a la conviction que la valorisation sera relevée d’au moins 50 % dans les deux années à venir. S’il est aujourd’hui un peu prématuré de se positionner sur ce type de fonds (en raison de la volatilité), cette stratégie aura beaucoup de sens dans des marchés plus apaisés.

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