SwissLife Asset Managers France vient de faire son entrée sur le marché des fonds à impact avec trois solutions sur les thèmes de l’urbanisation, du climat et de la biodiversité. Présentation de la méthodologie déployée.
En février dernier, Swiss Life AM France lançait ses trois premiers fonds actions inter-nationales à impact (article SFDR 9), en matière de:-climat, avec Swiss Life Funds (LUX) Equity Climate Impact (LU2349916556) qui investit dans des sociétés, dont les produits et services aident à atténuer le changement climatique (production d’énergie alternative, véhicules électriques, solutions d’efficacité énergétique, etc.);-de biodiversité, avec Swiss Life Funds (LUX) Equity Environment & Biodiversity Impact (LU2349917109), qui sélectionne des entreprises, dont les produits et services oeuvrent à la préservation des écosystèmes terrestres et marins, et de la biodiversité (prévention et contrôle de la pollution, traitement de l’eau, agriculture durable, etc.);-et d’urbanisation, avec Swiss Life Funds (LUX) Equity Green Buildings & Infrastructure Impact (LU2350031717) qui investit dans des sociétés, dont les produits et services favorisent la construction de bâtiments à haut rendement énergétique et d’infrastructures vertes.
Méthodologie
« Le lancement de ses trois fonds se déploie dans le cadre de la stratégie ESG développée par le groupe et qu’en tant qu’asset manager nous intégrons pleinement dans notre data, nos engagements, nos reportings et notre offre produits laquelle va progressivement totalement passer d’article 6 à article 8 selon la réglementation SFDR, expose Mathieu Maronet, Head ESG. Ces trois premiers fonds correspondent aux trois thématiques que le groupe a souhaité mettre en avant en priorité et nous permettent de démontrer notre expertise. En tant que gestionnaire actif, nous devons nous différencier; et pour cela avoir une approche ESG robuste est incontournable. »Préalablement, la société de gestion avait dû définir sa politique de gestion à impact. Pour cela, elle s’est inspirée des travaux du Global Impact Investing Network et de Finance for Tomorrow, tout en s’appuyant sur les trois piliers de la taxonomie européenne.
SwissLife AM France a ainsi développé une méthodologie d’investissement reposant sur trois piliers:-l’éligibilité des entreprises:les émetteurs en portefeuille doivent tirer leurs revenus de produits et services contribuant aux ODD de l’ONU retenus pour chaque thématique, et le niveau minimum de revenus exigé est apprécié, non pas valeur par valeur, mais sur l’ensemble du portefeuille. Par exemple, sur le fonds climat, 50 % du chiffre d’affaires global des entreprises en portefeuille doivent contribuer aux ODD 7 (énergie propre) et 13 (lutte contre le changement climatique);-les entreprises en portefeuille ne doivent pas contribuer négativement aux autres ODD (une contribution négative maximale de 5 % à l’ensemble des ODD est tolérée);-et l’exclusion des entreprises dont la notation ESG est faible selon la méthodologie MSCI ou qui font l’objet de graves controverses.
Passés ces filtres, l’univers d’investissement des fonds, le MSCI World Investable Market Index, est drastiquement réduit, passant de six mille à quatre cents valeurs éligibles.
A la fois quantitatif et qualitatif
Ensuite, les gérants appliquent un modèle quantitatif d’optimisation des portefeuilles et cherchent à diversifier leurs allocations en termes géographique et sectoriel, le tout avec trente à cinquante lignes. « L’optimisateur de portefeuille construit en interne mixe des critères de valorisation et de rentabilité. Bien sûr, chaque gérant peut modifier à la main l’allocation en fonction de ses convictions. Les optimiseurs intègrent les biais de chaque gérant et surtout ceux des thèmes des portefeuilles. Par exemple, le fonds sur le climat se compose de valeurs plus volatiles; de son côté, le fonds sur l’urbanisation est davantage investi sur des grandes capitalisations », observe Jaimy Corcos, gérant.
En termes de reporting extra-financier, les trois fonds communiquent sur différentes mesures d’impact. Il s’agit, tout d’abord, des revenus alloués sur les différents ODD auxquels les fonds sont liés, la répartition des activités cibles ou encore des mesures plus tangibles, comme les mégawattheures produits en énergie renouvelables ou les tonnes de déchets recyclés pour le fonds climat; les hectares de forêt gérés de façon durable pour le fonds biodiversité… Si ces données sont mesurées pour l’ensemble du portefeuille, des exemples chiffrés sur des valeurs sont également communiqués, notamment sur les plus gros contributeurs.