Sycoyield 2026, tel est le nom du fonds Buy and Hold à horizon 2026 récemment créé par Sycomore AM. Investi majoritairement en titres d’émetteurs High Yield, cette solution dispose également d’une approche ESG. Présentation.
Début septembre, Sycomore Asset Management, 7,3 milliards d’euros d’encours, lançait son tout premier fonds obligataire daté, Sycoyield 2026, à échéance d’ici quatre ans, géré par son équipe obligataire constituée de deux gérants et deux analystes. « Nous avons estimé que le moment était opportun pour lancer ce fonds daté sur les obligations d’entreprises, avec un rendement brut de l’ordre de 5,5 %, actuellement, estime Emmanuel de Sinety, cogérant du fonds. Le risque de défaut sur le portefeuille et sa sensibilité aux taux devraient décroître progressivement avec le temps, la maturité des titres en portefeuille étant alignée sur l’horizon du fonds. Le rendement actuel sur le marché du High Yield est à son plus haut niveau depuis dix ans, hormis la parenthèse de la crise sanitaire. Un niveau attractif, eu égard au risque associé. Si le paysage macroéconomique avec le resserrement monétaire opéré par les banques centrales et l’inflation n’est pas excellent, le rendement à horizon quatre ans est satisfaisant. »
Un contexte favorable pour la stratégie
Outre le rendement embarqué, le gérant met en avant d’autres arguments. Selon lui, les entreprises du segment à haut rendement sont actuellement saines. « Paradoxalement, après la crise de la Covid, les entreprises que nous avons sélectionnées sont en meilleure santé, relève-t-il. Après cette brève récession, elles ont su réaliser de beaux résultats et préserver leurs marges. Elles disposent ainsi de beaucoup de liquidités et ont baissé leur niveau d’endettement. Globalement, la structure du marché à haut rendement est aujourd’hui de bonne qualité avec une grosse majorité d’émetteurs notés BB (70 %), notamment grâce à la présence de Fallen Angels, c’est-à-dire des entreprises auparavant notées Investment Grade. » Parallèlement, l’atonie actuelle du marché primaire obligataire conduit à un soutien des valorisations. Emmanuel de Sinety poursuit : « Les entreprises ont réalisé de nombreuses émissions sur la période allant de 2019 à 2021, sur des durées longues, entre sept et dix ans : nous n’approchons donc pas d’un mur de refinancement, avec peu d’échéances avant 2025. Dans ce contexte et avec la hausse des taux, le marché des émissions est quasiment fermé depuis plusieurs mois. Cette raréfaction du papier constitue un facteur technique de soutien pour les trimestres à venir. » Enfin, la société de gestion juge l’environnement économique sain par rapport à la crise des subprimes. « Par rapport à la crise de 2008, les banques sont dans une meilleure posture, affirme Emmanuel de Sinety. Mieux capitalisées, voire surcapitalisées, elles ont toutes les capacités pour venir en soutien des entreprises en cas de récession économique, mieux que ce qu’elles ont pu faire il y a quinze ans. »
Sur la partie haute du High Yield
Pour construire leur portefeuille, les gérants s’appuient sur leur analyse des fondamentaux des entreprises en privilégiant les valeurs ayant une visibilité à quatre ans et en évitant celles sensibles à l’augmentation des coûts de l’énergie et des matières premières, ou en visant celles qui disposent d’un fort Pricing Power pour préserver leurs marges. En conséquence, certains secteurs sont surreprésentés, comme la pharmacie, les télécoms ou encore les services aux entreprises. Les titres permettant de bénéficier de la hausse des taux sont aussi visés, à l’image des subordonnées financières émises par les compagnies d’assurances, dont la profitabilité s’améliore avec la hausse des taux, ainsi que les sociétés contra-cycliques.
Une cinquantaine de lignes constitue le fonds, avec un poids moyen de 2 % par titre. Il s’agit principalement de titres d’émetteurs notés BBB (60 % du portefeuille), à 25 % d’émetteurs notés B et à 10 % notés C. « Notre positionnement se veut relativement sécurisé par rapport à nos concurrents car nous naviguons dans un contexte de ralentissement économique qui invite à la prudence », juge Emmanuel de Sinety. Classifié article 8 selon la réglementation européenne SFDR, le fonds embrasse la politique de gestion extra-financière de Sycomore AM, ce qui induit l’absence dans le portefeuille de certains secteurs, comme les compagnies aériennes, les pétrolières, etc.
Sycoyield 2026
(FR001400A6Y0)