Favoriser le développement autonome des cabinets

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Henry Masdevall, fondateur et président du groupement Actualis Associés créé il y a vingt-deux ans, et par ailleurs gérant du cabinet Valorey Finance, nous explique pourquoi les groupements associatifs sont un bon moyen pour les cabinets de conseil en gestion de patrimoine de poursuivre leur développement et pérenniser leur indépendance.

Favoriser le développementInvestissement Conseils : Pourriez-vous nous rappeler qu’est-ce qu’Actualis Associés ?
Henry Masdevall : Actualis Associés est un regroupement de cabinets de gestion de patrimoine qui a la forme d’une association à but non lucratif créé en 2002.
Il a pour objectif de défendre les intérêts de ses adhérents et de les accompagner en leur apportant des réponses à leurs problématiques quotidiennes. Fort de plus d’une trentaine de cabinets membres, Actualis Associés vise à permettre le développement de chacun de ses membres, à favoriser les échanges de bonnes pratiques via des réunions régulières, à assurer leur formation continue et leur bonne conformité aux différentes réglementations (conseil en investissements financiers, intermédiation en assurance, IOBSP, lutte contre le blanchiment, etc.), notamment via le recours à un cabinet de RCCI externalisé et complémentaires aux outils apportés par nos différentes associations professionnelles.
Pour cela, l’association est organisée en différentes commissions animées par différents membres selon leurs spécialités :
- valeurs mobilières, qui rencontre les sociétés de gestion et leurs gérants de façon régulière tout au long de l’année, et nous faisons intervenir des spécialistes à chacune de nos réunions mensuelles. Elle suit des profils d’investissement, qui se compose de portefeuilles modèles avec différents profils, de prudent à dynamique, avec une sélection de fonds, des propositions d’arbitrages en cas de besoin et les commentaires associés ;
- immobilier, dans le même esprit que la précédente commission, celle-ci effectue un suivi des acteurs de l’immobilier physique et papier, ainsi que des spécificités juridiques et fiscales ;
- communication, qui organise notre convention annuelle, les Défis du patrimoine ;
- défense de la profession, afin de pouvoir faire ressortir, le cas échéant, nos prises de positions via l’UCGP (Union des conseils en gestion de patrimoine), qui représente une communauté de groupements et réseaux indépendants, et nos diverses associations professionnelles.
Alors qu’il existe de moins en moins de groupements associatifs, nous sommes fiers d’accompagner nos membres et la profession depuis désormais vingt-deux ans !

Pourquoi rejoindre Actualis Associés ?
Sans vouloir porter un jugement de valeur, il nous semble, qu’à l’heure où la profession se consolide, beaucoup de cabinets souhaitent conserver leur destin entre leurs mains. En complément du travail fourni par nos associations professionnelles, Actualis Associés leur permet, encore plus qu’hier, de se doter des moyens de continuer à se développer tout en respectant leur indépendance.
Nos différents services leur permettent de se structurer face à l’amplification des contraintes administratives et réglementaires. Nous leur apportons de la valeur ajoutée dans la sélection de leurs partenaires, mais aussi, grâce à notre volume, des conditions financières plus intéressant.
Par ailleurs, Actualis Associés favorise la relation dans la durée, notamment pour la reprise de cabinets entre membres.

Comptez-vous encore vous développer ?
Oui, car être plus nombreux permet à chacun de se développer pour répondre aux enjeux et aux défis de demain.
L’émergence des nouveaux vecteurs de communication nous permet d’être plus nombreux et d’être mieux organisés. Nous pouvons facilement imaginer doubler de taille, tout en maintenant la qualité de nos échanges.

Quel profil de conseil en gestion de patrimoine peut prétendre à vous rejoindre ?
Tout candidat à l’adhésion, qu’il soit basé à Paris ou en région, doit compter au moins cinq années d’ancienneté de la profession. Il a ainsi prouvé qu’il disposait des qualités pour encore se développer dans le futur. Il doit également avoir la volonté de s’intégrer dans une communauté d’indépendance structurée, où l’échange est fondamental.

Un mot sur votre convention annuelle, les Défis du patrimoine ?
Actualis Associés est le seul groupement ayant la vocation d’accompagner non seulement ses membres, mais aussi l’ensemble de la communauté des cabinets de gestion de patrimoine. C’est pourquoi nous avons créé cette manifestation qui se tient chaque année (en fin ou en début d’année), et qui s’organise autour de huit tables rondes regroupant des experts sur des thèmes d’investissement ou préoccupant l’avenir de la profession à moyen et long terme. Notre objectif est ici de diffuser l’information en dehors du périmètre de nos adhérents.

Quel regard portez-vous sur la consolidation en cours du marché des cabinets de gestion de patrimoine ?
Ce mouvement, qui n’est pas une concentration des acteurs, intervient à un moment où bon nombre de nos confrères sont en âge d’anticiper la cession de leur cabinet. Cet élan concerne ainsi principalement ces acteurs proches de la retraite et débouche sur la création de structures qu’on peut assimiler à de nouvelles banques privées.
Par ailleurs, l’arrivée massive des fonds de capital-investissement a généré une certaine pression à la hausse des prix qui nous paraissent aujourd’hui excessifs et qui pourraient baisser alors que nous allons possiblement entrer dans une phase de rapprochement entre consolidateurs.
Néanmoins, elle rend plus difficile les transactions entre CGP. Parallèlement, nous assistons à une multiplication des installations de nouveaux cabinets. Nous nous en félicitons, car cela prouve que la profession est devenue mature et reconnue, aussi bien par nos autorités de tutelle que par les étudiants qui n’hésitent plus à se lancer dans la profession à l’issue de leurs masters, alors que les générations précédentes sautaient le pas après une première expérience en banque ou compagnie d’assurance. Néanmoins, pour ces nouveaux entrants, les barrières à l’entrée restent élevées.

En conséquence de ce mouvement, ne craignez-vous pas un risque de baisse du nombre de fournisseurs ?
Il est vrai que certains assureurs ferment régulièrement des codes ou imposent des niveaux de production aux cabinets… Ce risque est réel car les acteurs de la consolidation concentrent des stocks importants et que, parallèlement, ils deviennent non seulement créateurs, mais aussi distributeurs de produits auprès de nos confrères CGP, aussi bien en asset management financier qu’en immobilier ou encore en produits structurés, même parfois en Private Equity. Cette position d’« acteur-distributeur »est novatrice et ne répond pas à la logique historique de la profession qui reste attachée à l’architecture ouverte.
Voir le nombre de nos partenaires diminuer est un risque, notamment pour les petits acteurs et la capacité d’innovation du marché. Rejoindre un groupement est donc un moyen pour pouvoir accéder à un plus large panel de partenaires.

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