Vignes et forêts ont toujours la cote

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Malgré une situation macroéconomique difficile, les fondamentaux demeurent solides sur le moyen-long terme sur les marchés viticole et forestier.

Avec un début 2023 marqué par le durcissement monétaire, les professionnels des secteurs viticole et forestier subissent un « effet de ciseau » du fait d’une augmentation de leurs charges « qu’il n’est malheureusement pas toujours possible de répercuter sur leurs prix de vente », détaille en guise de préambule Benoît Léchenault, directeur d’Agrifrance, le département spécialisé de BNP Paribas Wealth Management, dans sa note de conjoncture L’investissement en foncier rural 2023 d’octobre : « Les prix continuent de progresser sur le foncier haut de gamme, tandis que les marchés sont plus difficiles sur l’entrée ou le milieu de gamme ».

Marché viticole : 151 200 € par hectare en moyenne
Le prix d’un vignoble est directement lié au marché du vin, c’est-à-dire à la notoriété du domaine ou de l’appellation, notamment à l’exportation. A plus de 151 200 euros par hectare (en augmentation de 2,4 % par rapport à 2021), le prix des vignes en France progresse en moyenne de 1,5 % par an depuis dix ans. Mais ce chiffre en trompe-l’œil cache des situations très différentes d’une région à l’autre.
En Bordelais, saint-émilion progresse sur les dix dernières années de 18 % par an, et pomerol de 15,7 % par an, alors que l’AOP Bordeaux atteint difficilement 1 % d’augmentation annuelle. Le prix du bordeaux générique s’est même effondré de près de 12 % en un an.
En Bourgogne, les grands crus connaissent en moyenne une augmentation de 9 % par an sur dix ans, et les premiers crus de 8 %. La Champagne, qui a ralenti en prix ces dernières années, connaît, comme les crus des côtes-du-rhône ou les côtes-de-provence, une hausse de 3 à 4 % par an sur les dix dernières années. Pour les régions à forte notoriété, la performance est due à l’évolution du prix du foncier. A l’inverse, pour les régions les moins chères, c’est le rendement brut des loyers qui explique en grande partie les résultats.

Marché des forêts : forte demande des investisseurs
Le prix moyen à l’hectare (4 630 €/ha) a augmenté de 4,2 % par rapport à 2021. Les prix varient de 700 € à 14 800 €/ha. Sur dix ans, en moyenne, les prix maximums ont augmenté de 3,3 % par an. Plus de 80 % des ventes et 35 % de la surface cédée correspondent à des transactions de moins de dix hectares. Les agriculteurs restent les premiers acquéreurs de forêts, souvent achetées avec des terres agricoles.
Depuis quelques mois, voire une année, on assiste à une forte demande de la part d’investisseurs privés ou institutionnels. Selon l’étude d’Agrifrance-BNP Paribas Wealth Management, « les perspectives de valorisation des crédits carbone ou la rémunération future des services environnementaux renchérissent l’appétit de certains investisseurs ou propriétaires. La récente baisse des prix du bois et le ralentissement du marché de l’immobilier pourraient avoir un impact sur le prix des forêts ».

Vignes et forêts ont toujours la cote

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